La chaine de valeur selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
Le 03 novembre 2025

La chaîne de valeur désigne l’ensemble des étapes qui définissent la capacité d’un domaine d’activité stratégique (DAS) d’une société à réaliser un avantage concurrentiel. Elle correspond aux activités complexes constituant l’organisation. Qui est le précurseur de cette théorie ? Comment est-elle abordée dans Strategor, livre de référence en termes de stratégie d’entreprise ? Les réponses dans cet article et dans la formation en stratégie@HECParis.
Que savoir sur la chaîne de valeur ?
Dans la littérature économique, la chaîne de valeur se définit comme un regroupement de produits et de producteurs qui contribuent à la desserte de marchés locaux, ou même internationaux.
Pour mieux cerner la notion de chaîne de valeur, il est important de comprendre l’idée de valeur. Elle est créée dès lors que deux acteurs économiques s’accordent sur un échange de biens ou services différents afin de satisfaire leurs besoins.
Qu’est-ce que la valeur ?
En économie, la valeur dite « d’usage » est associée à la valeur d’échange et à l’unité du produit. Elle définit la capacité d’un bien donné à assurer l’acquisition d’autres biens. Néanmoins, cette conception s’est enrichie au fil du temps, faisant l’objet de plusieurs études :
La conception objective de la valeur
Selon les économistes comme David Ricardo et Adam Smith, la valeur des biens est largement associée au travail humain, plus précisément au temps de travail.
Cette approche met l'accent sur la production matérielle comme source principale de richesse économique. Le temps consacré à fabriquer un bien détermine sa valeur marchande réelle. Un artisan qui passe 10 heures à créer un meuble générera une valeur supérieure à celui qui n'y consacre que 5 heures.
Le concept s'étend au-delà du simple temps passé. Les compétences techniques, l'expertise et les savoir-faire spécifiques acquis par les travailleurs bonifient la valeur créée. La maîtrise d'un ébéniste chevronné justifie un prix plus élevé qu'un débutant, même à durée de travail égale.
Cette vision rationnelle établit une mesure objective basée sur des critères quantifiables : heures de travail, niveau de qualification, complexité des tâches.
Que dit Adam Smith sur la valeur ?
Dans son livre intitulé « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) », cet économiste énonce un exemple concret et simple, mettant en scène la chasse. Si un groupe de chasseurs consacre deux fois plus de temps à la capture d'un castor qu'à celle d'un daim, dans ce cas, le castor reviendra plus cher. En d’autres termes, la viande du castor vaudra deux fois plus. Dans une société moderne, la valeur évaluée par le prix repose généralement sur le temps de travail. En conséquence, un travail artisanal vaudra plus cher qu’un produit émanant de la grande industrie.
En somme, le temps de travail constitue un élément essentiel de la facture d’un prestataire auprès d’une entreprise ou d’un particulier. Toutefois, l’activité productive implique le recours à des outils et instruments : le capital physique ou technique. Dans le cas des chasseurs, par exemple, des flèches et des arcs, voire des pièges sophistiqués sont nécessaires pour mener à bien leur activité.
Par ailleurs, Adam Smith définit deux types de valeur : la valeur d’échange et la valeur d’usage.
- La valeur d’échange correspond à la quantité de biens à échanger pour acquérir le produit.
- La valeur d’usage est, quant à lui, liée à son utilité.
La théorie de la valeur selon David Ricardo
David Ricardo soutient la théorie d’Adam Smith et l’enrichit. Outre le temps de travail, la valeur des biens et services dépend des instruments de production indispensables à leur fabrication. Ainsi, il fait la distinction entre, d’une part, le travail incorporé, correspondant au travail direct ou temps de travail.
D’autre part, il évoque le travail indirect, reposant sur les instruments et outils nécessaires aux travailleurs. Ce dernier élément doit être pris en compte pour définir la valeur des biens et services proposés au consommateur.
La valeur au sens de Karl Marx
Dans son ouvrage « Le Capital » sorti en 1867, Karl Marx démontre que le chef met en œuvre deux types de travail à la fois. Il s’agit du travail vivant (ou travail direct de Ricardo) et du travail cristallisé ou travail mort.
Marx ne reconsidère pas l’héritage classique, mais plutôt la redistribution de la valeur entre les propriétaires des moyens de production (les capitalistes) et les travailleurs. Cela signifie que le capitaliste procède à l’achat du travail humain à travers sa valeur d’échange réelle sur le marché. Il l’utilise ensuite à sa valeur d’usage.
Par exemple : si le salaire journalier (ou salaire de subsistance) sur le marché s’élève à 57 euros et que l’ouvrier produit 80 euros de valeur, la différence ou plus-value est détenue par le capitaliste.
La conception subjective de la valeur
Les économistes néoclassiques délaissent la théorie de la valeur travail et passent à la valeur utilité. Ils partent du principe que la théorie de la valeur travail semble insuffisante pour expliquer certains faits.
En effet, une même bouteille d’eau aura par exemple moins de valeur dans une ville que dans le désert. La notion de subjectivité de la valeur explique parfaitement cette variation. Elle soutient que la valeur d’un bien dépend de la « désirabilité » du produit par le consommateur. Ce désir fonde la valeur.
En d’autres termes, le prix d’un bien ou d’une marchandise dépend de l’acheteur, de son subjectivisme personnel. La valeur découle ainsi de l’utilité ou encore de l’ophélimité. En économie, l’ophélimité fondée par Vilfredo Pareto désigne l’utilité subjective ressentie de l’utilisation d’un bien.
De cette théorie est née également la notion d’utilité marginale décroissante. Elle stipule que l’utilité qu’un individu retire d’un bien ou d’un produit diminue à mesure qu’il en consomme. Ainsi, la valeur accordée au deuxième verre est inférieure au premier, puisque son utilité devient moindre. La soif est étanchée.
La conception d’Alfred Marshall
Alfred Marshall, dans son livre « principes d’économie politique (1890) », propose une définition synthétisée des deux définitions. Il est le précurseur des courbes de l’offre et de la demande, représentation répandue du marché. Selon lui, le prix (ou la valeur) est défini par ces seules variables. La demande d’un bien est fonction de l’utilité (vision subjective) tandis que l’offre d’un bien dépend des coûts de production (vision objective).
Sur le court terme, une entreprise ne peut pas modifier ses capacités de production (capitaux, stocks de produits finis, équipements). Ainsi, la valeur des biens dépend de l’intensité de la demande et sera influencée par les prix. Cela signifie que le prix d’un bien est essentiellement défini par son utilité : un consommateur est prêt à payer plus cher un bien qui lui procure une utilité plus grande.
À long terme, ces capacités de production sont modulables. Ainsi, les coûts de production interviennent dans la formation des prix, desquels découle la valeur des produits. Dans ce cas, Marshall rejoint la théorie classique ou la valeur travail.
En résumé, les classiques et les marxistes fondent la valeur d’un bien sur le coût des facteurs de production nécessaires à sa production (terre, travail, capital). C’est la théorie objective de la valeur.
Les néoclassiques et les utilitaristes soutiennent la théorie subjective selon laquelle il n’existe aucun lien entre coût de production et valeur. Ce concept inclut la théorie marginaliste, généralement illustrée par la notion de rareté ou d’abondance.
Ces différentes pensées économiques amènent à la construction de la valeur dans une entreprise.
Comment définir la chaîne de valeur ajoutée (ou value chain) : schéma et exemple
Le concept de chaîne de valeur a été initié par Michael Porter dans son livre « L’avantage concurrentiel » (Porter 1986, p52). Ce concept est utilisé pour étudier les activités d’une entreprise en vue d’atteindre un avantage concurrentiel et de l’optimiser. En d’autres termes, il s’agit d’analyser ses fonctions clés, notamment celles qui présentent un impact réel en termes de qualité ou de coût.
En somme, cette représentation générale repose sur un processus, regroupant un enchaînement d’activités. Ces dernières visent à transformer les « inputs » en « outputs » que se procurent les consommateurs.
Pour illustrer sa théorie, Porter prend le cas d’un équipementier qu’il résume à travers le schéma suivant:
Conception – Achats – Production – Logistique – Ventes – Services
Dans la littérature économique, la création de valeur est un processus visant à créer de la valeur ajoutée. L’idée est que l’entreprise propose une promesse de création d’utilité (offre) à ses clients, qui se convertit ensuite en valeur d’usage.
De leur côté, les consommateurs octroient une valeur d’échange, à partir de laquelle la structure prélève une contrepartie monétaire. Bien que le prix soit estimable, il est difficile d’évaluer en amont la valeur d’usage d’un service ou d’un bien.
Pour convaincre ses clients à l’achat, la société doit être en mesure de démontrer que la valeur d’usage de ses produits est supérieure à celle de la concurrence. Concrètement, elle doit proposer une offre dont les coûts sont inférieurs aux concurrents.
En d’autres termes, la création de la valeur consiste à accroître la productivité de l’entité grâce au développement de nouveaux produits et services pour atteindre la rentabilité. Cela se traduit généralement par une augmentation de l’offre de biens ou de service, ou des rémunérations (de créanciers, d’actionnaires ou d’investisseurs). Pour obtenir une croissance, il faut donc que la rentabilité générée soit supérieure au coût moyen du capital.
En finance, la création de la valeur ajoutée définit l’objectif financier des firmes, notamment des dirigeants de société, pour leurs actionnaires. Une valeur ajoutée est créée lorsque le taux de rentabilité des investissements dépasse le taux de rentabilité exigé, en tenant compte des risques.
Pour tenir sa promesse de création d’utilité, l’entreprise gagne donc à analyser son système de création, de captation et de proposition de valeur. Elle doit également connaître les activités associées à sa promesse, ses partenaires, le mode de délivrance associée, etc. L’analyse de la chaîne de valeur garantit ainsi la réalisation de cette promesse à travers une valeur attractive pour le client et le gain d'un maximum de marge.
Plusieurs critères sont retenus en termes de création de valeur, notamment l’objectivité, la pertinence, l’actualité, la fiabilité et la rapidité d’accès.
Comment faire une analyse de la chaîne de valeur selon Porter
Pour analyser une chaîne de valeur, Michael Porter répertorie les activités créatrices de valeur en activités principales (ou primaires) et en activités de soutien.
Les premières interviennent dans la création matérielle jusqu’à la vente du produit. Elles contribuent directement à la production de la valeur. Les secondes viennent seulement en appui et composent l’infrastructure de la firme.
Porter définit les activités principales suivantes :
- L’approvisionnement : regroupe les services liés aux stocks (réception de marchandises, distribution, stockage, etc.).
- La production/fabrication : ce sont les services dédiés à la transformation des matières premières en outputs.
- La commercialisation (ou logistique externe) : ce sont notamment les processus de collecte, le stockage et la distribution des produits finis.
- La vente et le marketing : ce sont les opérations en charge de mettre les produits finis sur le marché, de faire connaître l’offre et d’inciter la clientèle à la vente (publicité, choix des circuits de distribution, force de vente, fixation des prix, etc.).
- Les services : ce sont les procédés visant à maintenir ou à accroître la valeur du produit, à l’instar de l’installation, la formation, la réparation ou la fourniture de pièces de rechange.
Pour leur part, les activités de soutien incluent :
- Les infrastructures : ou services essentiels, à savoir l’administratif, le comptable, le contrôle de gestion, les systèmes d’information, le contrôle qualité, etc.
- Les achats : regroupe les services dédiés à l’acquisition de ressources nécessaires à la production (matières premières, fournitures ou autres consommables).
- La gestion des ressources humaines : en charge du personnel (recrutement, formation, rémunération) et de sa coordination.
- La recherche et le développement : chaque activité créatrice de valeur intègre une technologie, pouvant se traduire par le savoir-faire, les procédures ou la technologie embarquée dans les équipements de transformation.
Logistique interne, logistique externe, marketing, activités de soutien... quelles sont les principales étapes de la chaîne de valeur ?
L’étude de la chaîne de valeur apporte une meilleure compréhension sur le fonctionnement de l’entreprise et son mode de création de la valeur. Elle permet de déterminer quelle est la création de valeur ou plutôt la destruction de valeur au sein des services opérationnels de l’entreprise. Elle aide ainsi à envisager un avantage concurrentiel.
Cette démarche consiste notamment à étudier les fonctions citées plus haut à travers les étapes suivantes :
- Les achats : la sélection des fournisseurs, des matières premières ou des composants qui ont de la valeur pour le client final. Il s’agit par exemple de la fiabilité d’une fonction en particulier.
- La logistique interne : qui achemine les fournitures vers les différentes unités de production. Elle assure également le respect des délais ainsi que des conditions de transport ou de stockage. Ce sont autant d’éléments susceptibles d’optimiser la qualité et le coût de la production (optimisation de la chaîne logistique ou Supply Chain Management).
- La logistique en aval : qui gère les circuits de distribution des produits finis vers les acheteurs. Cette branche veille au respect des délais de livraison à destination des clients finaux et des distributeurs.
- La production : en charge de la qualité ressentie par la clientèle et leur vitesse de réaction.
- Le marketing : assure la pertinence et la valeur de l’offre ainsi que sa conformité aux besoins des clients.
- La vente : veille à la performance de la relation commerciale.
- Les services : dont les SAV qui proposent des prestations annexes pour optimiser la valeur de l’offre.
Selon Porter, il est aussi fondamental d’analyser la chaîne de valeur externe à l’entreprise. Ce processus détermine le partage des activités (en amont et en aval) entre la firme et ses partenaires. En d’autres termes, la chaîne de valeur externe représente l’analyse de la « filière ». Elle permet de mettre en avant les acteurs qui influent sur l’ensemble de la filière et interviennent dans la création d’un avantage concurrentiel. Ce sont notamment :
- Les grands fournisseurs ;
- Les secteurs de marché ;
- Les canaux de distribution
En somme, la chaîne de valeur externe souligne les liens existants entre les différents acteurs de la filière en termes d’activités. Cette démarche offre plusieurs possibilités à l’entreprise :
- Avoir une vue d’ensemble sur la répartition des activités entre la société, les distributeurs, les fournisseurs, les clients et d’ajuster les coûts suivant les avantages perçus.
- Repérer une éventuelle opportunité de réduire les coûts à travers une meilleure coordination entre les différents acteurs. Envisager un transfert d’activités, rendant possible une baisse du prix.
- Simuler d’autres types de répartition des activités de l’entreprise et anticiper les résultats éventuels des ajustements.
Selon cette théorie de Porter, l’entreprise doit raisonner en termes :
- De Logistique dite à flux tendus ;
- De DDP (direct product profitability) ;
- De production en « juste à temps » ;
- De restructuration de la chaîne de fabrication ;
- D’optimisation et de renouvellement des procédés et des actifs.
Chaîne de création de valeur, chaîne de valeur mondiale : analyse de chaîne de valeur d’une entreprise dans le Strategor (PDF)
Selon les auteurs du livre Strategor (9è édition), la première approche de la chaîne de valeur est insuffisante et laisse place à l'interprétation. En effet, cette représentation « normative » se contente de retracer les différentes opérations et étapes effectuées par une entreprise. Elle ne considère pas les ressources et activités partagées, d’une part. D’autre part, elle ne met pas en évidence les activités et fonctions clés. Pourtant, chaque firme présente sa propre chaîne de valeur, en fonction de son domaine d’activités. Ce processus doit donc être adapté en conséquence, en détaillant chaque maillon.
Il en est de même pour la définition apportée par Porter. Bien qu’il fasse la distinction entre les activités principales et les fonctions support, la représentation reste normative. L’exemple illustré dans son ouvrage convient davantage à un équipementier et non à une compagnie d’assurance par exemple. Dans leur ouvrage, ces auteurs décortiquent cette théorie tout en élargissant le cadre d’études à travers la chaîne business ou l'échelle de la planète et de la valeur mondiale.
Qu’est-ce que la chaîne de valeur selon le certificat Stratégie@HEC Paris ?
Le certificat Stratégie@HEC Paris propose une approche pragmatique de la chaîne de valeur, centrée sur son application concrète dans le monde des affaires actuel. Les participants apprennent à cartographier les activités créatrices de valeur de leur organisation pour identifier les sources d'avantage concurrentiel.
L'analyse se concentre sur deux dimensions essentielles : l'optimisation des processus internes et le positionnement stratégique dans l'écosystème global. Un accent particulier est mis sur la transformation numérique et son impact sur la reconfiguration des chaînes de valeur traditionnelles.
Le programme aborde également les nouvelles formes de création de valeur liées à l'économie collaborative et aux plateformes digitales. Cette vision moderne permet aux participants d'adapter leur stratégie aux évolutions rapides du marché.
Les participants au certificat apprennent à utiliser des outils d'analyse stratégique pour décomposer leurs activités. Cette méthodologie permet d'identifier les interactions clés entre les différents maillons opérationnels et de mesurer leur contribution respective à la performance globale.
L'approche pédagogique s'appuie sur des études de cas réels, comme celui d'Amazon qui a révolutionné sa structure logistique en intégrant l'intelligence artificielle. Les participants découvrent aussi comment des entreprises comme Michelin ont réussi à redéfinir leurs processus pour gagner en agilité.
Un accent particulier est mis sur les métriques de performance permettant d'évaluer la contribution de chaque activité : taux de service, délais de traitement, satisfaction client. Cette approche quantitative aide les dirigeants à prendre des décisions basées sur des données concrètes.
Qu’est-ce que la chaîne de valeur selon Strategor ?
Dans le Stratégor, 2024 ,, 9e édition, Dunod, la chaîne de valeur est un outil d’analyse servant à décortiquer les diverses opérations effectuées par une firme dans un secteur donné. Elle permet d’aboutir à deux représentations :
- La chaîne de valeur sépare les fonctions de support et les activités de base. Chaque maillon requiert la mise en place de compétences pour atteindre une performance globale. Il existe notamment trois groupes de compétences, dont les compétences économiques qui optimisent le fonctionnement de la chaîne. Ils incluent également les compétences psychologiques qui garantissent l’assimilation des règles comportementales par l’entreprise. Enfin, les compétences de gestion sont acquises auprès de certaines fonctions comme l’organisation ou la finance.
- Le business system fractionne les activités en une série d’opérations élémentaires, indépendamment des ressources.
Quel est le lien entre avantage compétitif et chaîne de valeur
Du point de vue de la chaîne de valeur, la réalisation d’un avantage compétitif repose sur divers éléments : coordination interfonctionnelle, optimisation des fonctions élémentaires, coordination externe, etc.
La coordination interfonctionnelle repose sur les liaisons qui unissent les différentes branches. Elle est susceptible de modifier les systèmes de gestion et l’organisation.
L’optimisation vise à étudier les sources d’avantages concurrentiels pour chaque fonction élémentaire. L’entreprise doit identifier les services élémentaires, pouvant potentiellement engendrer un avantage concurrentiel durable, décisif et défendable.
Dans la notion de coordination externe, un avantage concurrentiel peut émaner d’une organisation plus efficace avec des partenaires en amont et en aval. L’entreprise doit alors connaître sa place au niveau de la filière et, éventuellement, maîtriser certains maillons.
Chaîne de valeur et choix stratégiques
La chaîne de valeur permet de prendre conscience de l’importance de la planification dans une entité, puisque chaque maillon fournit une valeur à optimiser.
Selon Strategor, l’analyse de la chaîne de valeur permet de définir trois choix stratégiques. En effet, l’identification des différents services et leur combinaison aident à choisir son orientation stratégique. Cette stratégie globale sera ensuite déclinée en différents plans d’action.
- La firme a le choix d’opter pour une stratégie de domination par les coûts. Cela suppose qu’elle retient le prix comme facteur de valeur. Son objectif vise alors à limiter l’ensemble des coûts et à réduire sa marge pour jouer sur les volumes.
- Elle peut également retenir un élément de sa chaîne de valeur comme distinctif aux yeux de ses clients. Dans ce cas, elle gagne à adopter une stratégie de différenciation. S’appuyant sur le service « ventes et marketing », elle a pour objectif de trouver les facteurs clés de succès. Par ailleurs, une entreprise qui choisit cette stratégie dispose de trois démarches distinctes : la différenciation géographique, la différenciation verticale ou la différenciation horizontale.
- L’entreprise peut en outre cibler un petit nombre de clients à travers la stratégie de focalisation ou « stratégie de niche ». Dans ce cas, elle propose une offre spécifique qui répond aux besoins de ce segment de marché.
En quoi consiste la chaîne de valeur mondiale ?
Au niveau mondial, la segmentation du processus de production est aujourd’hui de plus en plus présente. En effet, selon l'expression empruntée à Krugman (1995) « Slicing the value chain », la fragmentation internationale de la chaîne de valeur constitue l’un des quatre faits les plus marquants du commerce mondial. Elle repose notamment sur la capacité d’un territoire à séduire des investisseurs étrangers, ce qui met en évidence le poids des Investissements Directs Etrangers.
Selon les économistes Ariell RESHEF et Gianluca SANTONI, la chaîne de valeur mondiale suppose des étapes de production, de la fabrication d’un bien jusqu’à sa livraison, réalisées dans des pays différents. En d’autres termes, il s’agit d’une représentation de la segmentation internationale de la production, qui est source de gains économiques.
Les auteurs de Strategor soutiennent cette théorie. Pour se développer, l’entreprise peut envisager d’évoluer dans d’autres pays grâce à l’un des trois principaux types de stratégie de l’internationalisation. Il s’agit de la globalisation, la glocalisation ou la localisation. Pour aboutir à un avantage concurrentiel, notamment à l’échelle de la planète, ces démarches doivent être accompagnées par une politique d’investissements forte dans la R&D. En effet, un renouvellement industriel est souvent nécessaire aux vues des conditions de la concurrence internationale et des évolutions géographiques économiques.
Le concept d’innovations technologiques est approfondi dans le Strategor 9e édition. Cet ouvrage est l’œuvre d’auteurs de renom, tels que Laurence LEHMANN-ORTEGA, Bernard GARETTE et Rodolphe DURAND, également professeurs à HEC Paris. Il s’agit d’un véritable alliage entre recherches universitaires de pointe, base théorique solide et de nombreuses expériences pratiques. Dédié aux professionnels et étudiants de la finance, ce livre est un manuel de référence pour maîtriser la stratégie d’entreprise, couplé au certificat en stratégie HEC@PARIS, vous serez armé pour n'importe quelle situation. Les thèmes suivants y sont également abordés : corporate strategy, business strategy, internationalisation…
Sommaire de notre guide Strategor / Stratégie@HEC Paris
Tout savoir sur l'ouvrage Strategor
- Tout savoir sur l’ouvrage Strategor – Toute la stratégie de la start-up à la multinationale
- Définition de la stratégie selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Explication de la stratégie d’entreprise selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Explication du concept multicanal selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Définition de l’innovation selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- La courbe d’expérience selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Les cinq forces de Porter selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Stratégie@HEC Paris : qu’est-ce que la politique générale de l’entreprise ? (animé par les co-auteurs du Strategor)
- La courbe du deuil selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Le cycle de vie de l’activité selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)