Les cinq forces de Porter selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
Le 03 novembre 2025

Pour obtenir un avantage notable et durable, il est important de prendre conscience des éléments externes susceptibles d’impacter l’évolution du marché. Ces facteurs peuvent potentiellement menacer l’entreprise. Spécifiées par Michael Porter, en 1979, les « 5 forces de Porter » constituent un outil de veille stratégique dédié au diagnostic du marché concerné, elles sont d'ailleurs évoqués en détails dans la formation en stratégie@HECParis
Les 5 forces concurrentielles de Porter : définition
Le modèle des « cinq forces de Porter » est un outil d’analyse utilisé en stratégie d’entreprise. Il est présenté par le Professeur de stratégie Michael Porter dans son ouvrage clé, Competitive Strategy. Il sert à évaluer les forces en concurrence dans une filière, définissant ainsi son intensité concurrentielle. Il a pour objectif principal de compléter la méthode d’analyse SWOT.
Ce modèle s’inspire d’un prolongement de la définition de la concurrence. Selon Porter, le terme « concurrent » regroupe tous les acteurs économiques susceptibles de limiter la capacité des firmes à réaliser du profit. Les cinq forces de Porter déterminent donc un environnement concurrentiel plutôt qu’une firme en particulier. Les concurrents en présence disposent des mêmes facteurs clés de succès et leur analyse reste la même. Ils diffèrent seulement au niveau de leur capacité à les maîtriser.
Porter répertorie cinq forces qui définissent la structure concurrentielle, ou encore la profitabilité d’une filière :
- Le pouvoir de négociation des clients
- Le pouvoir de négociation des fournisseurs
- La menace des produits de substitution
- La menace des nouveaux entrants potentiels sur le marché
- L’intensité de la concurrence entre les différentes entreprises
À quoi sert le modèle « 5 forces de Michael Porter » ou le Porter's five forces
Le modèle des « cinq forces de Porter » a pour principaux objectifs de :
- Étudier le contexte du marché dans lequel évolue une firme.
- Servir d’outil d’aide à la prise de décision en cas de changement de stratégie de développement éventuel.
- Définir les facteurs clés de réussite de manière à favoriser le positionnement concurrentiel de l’entreprise.
- Évaluer l’attractivité de ses différentes activités.
Pour étudier son environnement concurrentiel à travers les 5 forces de Porter, un entrepreneur doit commencer par énumérer tous les éléments à étudier. Ces derniers seront ensuite regroupés dans un schéma, puis analysés afin de faire ressortir les bonnes décisions stratégiques.
Parmi les approches concurrentielles envisageables figurent :
- La stratégie de différenciation ;
- La stratégie de spécialisation ;
- La stratégie d’innovation ;
- La stratégie de domination par les coûts.
La formation Stratégie@HEC Paris vous fournit les outils nécessaires pour maîtriser ces stratégies et les appliquer à votre entreprise.
Quelles sont les 5 forces de Porter : méthode et schéma
Le « schéma des cinq forces » de Porter décrit les dimensions utiles et nécessaires à l’analyse d’une industrie et de la concurrence sur le secteur. Il retrace notamment les relations verticales entre les différents fournisseurs et les clients, ainsi que les forces externes à cette organisation. Elles proviennent d’autres industries sous forme de substituts ou d’innovations, ou encore des forces sociales et de la réglementation.
Le pouvoir de la négociation des clients
L’influence de la clientèle sur un marché donné varie selon le pouvoir de négociation.
L’impact des clients sur le prix ainsi que les conditions de vente (services, délais de paiement) définit la rentabilité du marché. En effet, le niveau de concentration des consommateurs leur confère un certain pouvoir. Une clientèle peu nombreuse, confrontée à des producteurs multiples présente une plus large manœuvre de négociation. C’est notamment le cas de la grande distribution.
Les clients présentent un pouvoir de négociation élevé :
- Dans le cas d’un oligopsone : c’est-à-dire qu’ils sont peu nombreux ;
- En présence de sources d’approvisionnement de substitution ;
- Lorsque le coût de transfert est faible et prévisible. Ici, l’offre est donc standardisée ;
- En présence d’une menace d’intégration en amont. Cela se produit lorsque les clients sont capables de générer eux-mêmes l’offre.
Il convient donc d’étudier :
- Le nombre de clients ainsi que leur poids dans l’activité ;
- Leur localisation ;
- La taille des clients.
En somme, l’influence de la clientèle varie selon le degré d’équilibre entre l’offre et la demande. Dans le cas d’une offre supérieure à la demande, les clients disposent d’un fort pouvoir de négociation. L’entreprise doit alors procéder à une innovation majeure au risque de subir une bataille concurrentielle ou guerre des prix. Il convient de créer un nouvel espace stratégique axé sur l’innovation.
Le pouvoir de la négociation des fournisseurs
L’influence des fournisseurs est fonction de leur pouvoir de négociation. En d’autres termes, elle décrit leur capacité à imposer leurs conditions (qualité, coût, quantité) aux firmes en présence. Une marque forte, un faible nombre de fournisseurs, des produits très diversifiés peuvent potentiellement augmenter le coût de changement des fournisseurs.
Les fournisseurs jouissent d’un pouvoir élevé :
- Lorsqu’ils sont peu nombreux ou plutôt concentrés ;
- En présence de clients ou concurrents nombreux et dispersés ;
- Dans le cas d’un coût de transfert (coût supporté par un client pour un changement de fournisseur) est élevé ;
- Face à une menace d’intégration en aval (en provenance des fournisseurs).
À ce niveau, voici les points à étudier :
- La taille et le nombre des fournisseurs ;
- Le niveau de rareté des produits proposés par les fournisseurs ;
- Le coût d’un nouveau fournisseur.
La menace des produits de substitution
Les produits de substitution désignent l’offre pouvant remplacer celle des firmes en présence. Ce sont généralement des produits innovants qui confèrent une valeur ajoutée supérieure à celle proposée par le marché. Il s’agit par exemple de la cigarette électronique (pour les cigarettes classiques) ou des smartphones (dans le cas des consoles de jeux portables).
Face à cette menace, il est important de s’interroger sur les éléments suivants :
- Les points forts et les points faibles des produits de substitution ;
- Le niveau de facilité d’un client à changer de fournisseur ;
- Le rapport entre la valeur et le prix des produits de substitution.
Ces produits représentent une menace pour l’entreprise en cas de rapport valeur/prix supérieur à l’offre déjà établie. Si leur valeur utilité est largement supérieure pour un prix égal ou légèrement plus élevé, la menace s’accentue. C’est notamment le cas de la MP3 pour le CD. En revanche, si le surplus de valeur est proportionnel, ou même inférieur, au surplus de prix, la menace est moindre. Il s’agit du cas du véhicule électrique contre le véhicule à essence.
Face à ce risque, les firmes en présence peuvent prévoir plusieurs actions, telles que :
- Baisse des prix ;
- Abandon du marché ;
- Hausse de la valeur à travers l’ajout de fonctionnalités ;
- Passage au substitut (en cas de compétences et ressources requises).
La menace de nouveaux entrants
Les nouveaux entrants désignent les nouvelles entreprises susceptibles d’intégrer le marché et de menacer les intervenants déjà en place. Ce degré de menace varie selon le niveau de difficulté des nouvelles entreprises pour s’introduire sur le marché. Plus les barrières à l’entrée sont élevées, moins la menace est forte.
Les concurrents déjà présents dans la filière essaient généralement de consolider ces barrières à l’entrée, ce qui rend d’autant plus difficile l’entrée de nouveaux concurrents. Ces derniers se retrouvent notamment découragés par la présence de barrières à l’entrée, pouvant être causées par :
- Les investissements initiaux importants ainsi que le temps nécessaire à leur rentabilisation, ou « ticket d’entrée » ;
- Les brevets déjà déposés ;
- Les standards et normes techniques ;
- L’image de marque déjà acquise par les entreprises déjà sur le marché ;
- Les barrières culturelles.
Pour se faire une place sur le marché, ils doivent analyser les éléments suivants :
- Le montant moyen des investissements initiaux utiles pour se lancer ;
- Le niveau de réglementation exigé pour exercer l’activité (autorisation de l’administration, diplômes, licence, agrément…) ;
- La taille critique à obtenir pour devenir rentable.
Pour certains, la législation constitue une force à part entière dans la mesure où elle réduit l’entrée de nouveaux concurrents sur un marché.
La concurrence intra-sectorielle ou l’intensité de la concurrence
Cette lutte vise à accroître ou à conserver la position d’une firme au sein d’une industrie. Elle est généralement évaluée à partir d'un certain nombre de paramètres de terrain , à savoir :
- Le nombre des concurrents ;
- La taille des firmes concurrentes et leur diversité ;
- La diversification des offres ;
- Le montant des frais fixes, les barrières à l’entrée ou à la sortie (législation, brevets, etc.) ;
- La croissance du marché.
Une forte concurrence est souvent caractérisée par une guerre des prix, susceptible d’affecter les marges de l’entreprise. Elle influe également sur l’atteinte de la rentabilité. À cet effet, la firme doit augmenter son volume d’activité. Lorsque la taille de la concurrence est importante, la domination par les coûts est l’idéal.
Quelles sont les stratégies de Porter et comment représenter ces 5 forces selon Strategor (pdf) ?
Les auteurs de Strategor évoquent notamment ces cinq forces concurrentielles de Porter dans leur ouvrage. Néanmoins, ils dépassent cette analyse concurrentielle traditionnelle, qui tend à généraliser l’environnement. À cet effet, ils apportent une nouvelle représentation, incluant des dimensions telles que :
- La rivalité interne à un marché déterminé grâce à la durabilité des produits, des concurrents et des technologies ;
- La capacité d’intégration d’entreprises innovantes en provenance d’autres industries ;
- La possibilité de survenue de produits, de services ou de technologies de substitution.
Par ailleurs, ils ont jugé nécessaire de définir les éléments constituant un espace concurrentiel :
Les obstacles à la mobilité et les barrières à l’entrée
Ces concepts sont empruntés à l’économie industrielle. Ils désignent la notion d’obstacles aux capitaux, aux ressources et aux investissements pour intégrer une activité ou une industrie donnée. Ces idées sont basées sur la structure naturelle de toutes ces barrières, à l’instar de la rareté des matières premières ou de la réglementation.
Qu’est-ce qu’une économie d’échelle ?
La notion d’économies d’échelle est généralement reliée à un centre d’activité tel qu’un centre commercial ou une usine. Elle est à différencier de l’économie de taille, davantage située à un niveau corporate. Les économies d’échelle soulignent l’idée qu’une augmentation de la taille de l’activité entraîne une baisse des coûts unitaires de production. Cette stratégie est primordiale dans les activités de volume, à l’instar de la production automobile.
C’est quoi la stratégie de la différenciation des produits ?
La différenciation des produits consiste à proposer des produits différents de ceux de la concurrence, aussi bien en termes de valeur que de tarif. Elle se base notamment sur les critères physiques des produits, les niveaux de service et les éléments de prix. Couplée à une politique active, cette stratégie peut constituer un obstacle à la mobilité des entreprises.
Quels sont les capitaux requis ?
En règle générale, l’entrée d’une nouvelle firme dans un secteur donné nécessite des investissements souvent onéreux et lourds. Ces derniers constituent des obstacles majeurs aux acteurs disposant d’une faible surface financière. Sans compter qu’ils génèrent en plus des coûts fixes.
La notion de barrières à l’entrée, au sens de capitaux requis, signifie donc qu’un grand groupe aura plus de facilité à intégrer le secteur qu’une start-up. C’est notamment le cas d’une activité d’ores et déjà établie et structurée. Celle en phase de démarrage y est moins confrontée car, plusieurs choix industriels et solutions technologiques sont envisageables avant l’apparition d’une éventuelle mesure concurrentielle.
Le concept des « 5 forces de Porter » est davantage élargi dans le Strategor 9e édition. Ce livre est le fruit du travail d’auteurs de renom, comme Laurence LEHMANN-ORTEGA, Bernard GARETTE et Rodolphe DURAND. Cet ouvrage constitue un véritable alliage entre bases théoriques solides, recherches universitaires de pointe et expériences pratiques. Les professionnels et les étudiants de la finance y trouveront un guide pour maîtriser l’univers de la stratégie d’entreprise. Ils y découvriront en outre d’autres thèmes portant sur la corporate strategy ou le changement et le management stratégiques.
Sommaire de notre guide Strategor / Stratégie@HEC Paris
Tout savoir sur l'ouvrage Strategor
- Tout savoir sur l’ouvrage Strategor – Toute la stratégie de la start-up à la multinationale
- Définition de la stratégie selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Explication de la stratégie d’entreprise selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Explication du concept multicanal selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Définition de l’innovation selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- La chaine de valeur selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- La courbe d’expérience selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Stratégie@HEC Paris : qu’est-ce que la politique générale de l’entreprise ? (animé par les co-auteurs du Strategor)
- La courbe du deuil selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)
- Le cycle de vie de l’activité selon Stratégie@HEC Paris (animé par les co-auteurs du Strategor)